La mobilité aérienne avancée (ou Advanced Air Mobility - AAM) commence progressivement à s'imposer dans les esprits comme un moyen de transport viable et novateur pour le transport de passagers à moyen terme.
L’accélération du développement de ce nouveau mode de transport est due à des investissements importants dans les véhicules à décollage et atterrissage verticaux électriques (VTOL) ou dans de nouvelles plateformes hybridées à voilure fixe. Pour mémoire, ce secteur a enregistré des investissements conséquents de plus de 5,8 milliards de dollars en 2021 (Source : Disrupting the future of mobility - Deloitte).
L'AAM promet de faire gagner du temps aux passagers, pour un coût réduit, sur des trajets courts actuellement peu pertinents en aviation d’affaires ou commerciale. De même, les motorisations électriques ou hybrides prévues pour ces engins volants participent à la transition vers une aviation décarbonée.
Leur mode de commercialisation et les cas d’usages réels restent pour l’instant mal déterminés, mais on peut envisager, au vu des prix de vente affichés et des contraintes opérationnelles, que les usages les plus courants d’ici 2030 seront similaires à l’aviation d’affaires, ou à l’hélicoptère dans des zones fortementcongestionnées.
Plusieurs opérateurs et acteurs de la chaine de valeur de l’aviation à la demande se sont déjà positionnés et projettent de tirer parti de l’AAM en l’utilisant comme « taxis volants ». Entre-temps, pour répondre à ces besoins de gain de temps sur des trajets régionaux, l’aviation d’affaires turbopropulsée en pleine expansion et l’hélicoptère sont deux solutions pertinentes.
Le coût au km et le gain de temps « porte-à-porte » sont les critères principaux pour l’essor de ces modes de transport auprès des clients. C’est ainsi que quotidiennement à São Paulo, des centaines de personnes choisissent un trajet de 10 minutes en hélicoptère plutôt qu’un trajet en voiture de 4 heures. Le gain de temps justifie pour eux le coût du trajet avoisinant les 1000 € en moyenne. Que se passerait-il pour cette demande si ce prix chutait fortement ?
Cette analyse propose d’estimer les effets d’une baisse des prix de l’aviation d’affaires grâce à des nouvelles plateformes STOL ou VTOL bénéficiant de modes de propulsion plus efficients et d’une distribution des vols optimisée, sur le transport de passagers subrégional et les aéroports d’ici 2030.
Une augmentation de 104 aéronefs basés en france ainsi qu’une augmentation de 40 000 mouvements à l’année peuvent être attendues à l’horizon 2030. Cette croissance se traduit par des retombés économiques quantifiables pour les gestionnaires d’aéroports. Avec des revenus générés de 500 €/mois par avion basé et un revenu moyen de 75 €/atterrissage, une hausse de 3.5 millions € de chiffre d’affaires par an est attendu pour l’ensemble des gestionnaires d’aéroports en France, sur ces postes.